Montréal, le 3 décembre 2013, 14 heures
Salle ‘’C’’ de la Confédération des Syndicats Nationaux (CSN), au 1601 avenue De Lorimier
Give peace a chance, chantait John Lennon, accordons une chance à la paix. Mère Agnès Mariam de la Croix, c’est un honneur de vous recevoir à Montréal. Mon nom est Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix, et j’anime cette rencontre avec la presse et d’autres organismes de paix, en premier lieu notre ami Amir Maasoumi et l’organisme humanitaire syrien montréalais Basmet Amal, ce qui veut direSourire d’espoir.
Nous sommes tous désireux d’entendre de vive voix l’espoir qui nourrit vos démarches multiples en faveur de la paix, en une Syrie déchirée par la guerre civile. Vous êtes en tournée nord-américaine pour témoigner de vos efforts dans la négociation de cessez-le-feu pour permettre l’évacuation de populations assiégées. Vous êtes une religieuse catholique melkite, initiatrice et porte-parole du mouvement MUSSALAHA (ce qui veut dire « Réconciliation ») qui travaille à promouvoir le rapprochement entre les belligérants syriens.Vous plaidez pour que cessent TOUTES les violences et interventions étrangères dans votre pays et vous êtes convaincue que les deux camps ont commis des atrocités et que seuls les Syriens pourront trouver, entre eux, une solution négociée et durable au conflit.
Votre tentative de développer cet espace de dialogue entre deux camps qui cherchent à se détruire par la violence des armes depuis presque trois ans vous expose à des accusations répétées de « faire le jeu de l’ennemi ». Mon amie Margaret Atwood vous consolerait en disant que marcher une route tortueuse de paix et de justice, qui se trouve incidemment toujours au milieu, nous rend évidemment passibles de recevoir des pierres des deux côtés, c’est le lot de tous les pacifistes depuis des siècles.
Ces luttes féroces sur le terrain en Syrie se transposent même ici, à Montréal, de manière moins violente mais tout aussi intolérante, au point que deux partenaires pourtant solides, avec qui nous avions des réservations confirmées pour tenir la présente conférence de presse et la conférence publique de ce soir, se sont désistés à la dernière minute par crainte de problèmes de sécurité. Nous tenons donc à remercier mon collègue à l’UQAM, le professeur Gérald Larose, qui a longtemps dirigé la CSN qui nous accueille, cet après-midi, ainsi que le Centre islamique libanais qui recevra votre conférence de ce soir à 19 heures rue Port Royal est, près du métro Sauvé.
Comme groupes engagés pour la paix, nous croyons fermement qu’il faut d’abord engager nos forces vers le désarmement, en appuyant aux côtés d’Oxfam et Amnistie internationale le Traité de Commerce des Armes de l’ONU, qui une fois entré en vigueur révélerait les exportations d’armes qui enrichissent les fabricants d’armes nord-américains. Depuis quatre ans réélu à l’exécutif de Pugwash Canada, j’appuie son vice-président Walter Dorn, officier du Collège militaire Royal de Toronto qui travaille depuis des mois à New-York pour faciliter la destruction par l’ONU des armes chimiques de Bachar al-Assad. On sait que l’OPCW basé à La Haye a obtenu cette année le prix Nobel de la Paix : qui sait si vous n’obtiendrez pas le vôtre en 2014, mère Agnès-Mariam?
Le 10 septembre dernier, Guylaine Maroist, présidente des Artistes pour la Paix, écrivait à l’Honorable John Baird, ministre canadien des Affaires étrangères, les mots suivants: « La 30e Assemblée Générale de notre organisme a endossé hier une résolution proposée par Amir Maasoumi qui dénonce tout bombardement envers le peuple syrien et appuie toute solution négociée par l’ONU avec l’aval de la Russie, par exemple le transfert de l’arsenal d’armes chimiques possédé par le gouvernement Assad pour qu’il soit dorénavant sous contrôle international et bientôt détruit. Nous espérons que vous prendrez contact avec vos homologues syrien et russe, Messieurs Walid al-Mouellem et Sergueï Lavrov, pour que le Canada aide à la réalisation de cette annihilation d’armes de destruction massive. Après le rapport onusien sur le triste massacre du 20 août, nous espérons que ses coupables seront jugés par la Cour Pénale Internationale de La Haye. » Notre position des Artistes pour la Paix était évidemment en porte-à-faux avec celle majoritaire de nos médias appuyant la guerre voulue par les compagnies militaires.
Mère Agnès-Mariam, je vous laisse maintenant la parole, sans évidemment prétendre que notre entretien débouchera sur une vérité claire sur le conflit. Mais nous croyons fermement qu’il faut tout faire pour appuyer les artisans de paix, où qu’ils soient, il faut être prêts à prendre des risques pour faire progresser le rapprochement, la négociation et éventuellement la réconciliation entre les belligérants. C’est ce que vous faites en Syrie. Et c’est ce combat pour la paix que nous voulons appuyer à travers votre venue à Montréal.
Après la déclaration de mère Agnès-Mariam, je laisserai aux groupes de paix présents le soin de lui poser les premières questions en se limitant à quatre minutes :
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D’abord Dominique Boisvert, juriste, auteur et militant pour la paix et la non-violence qui représenteAntennes de paix, le Centre de ressources sur la non-violence et Conscience Canada.
- Bruce Katz : cofondateur et président de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU).
- Julie Lévesque du Centre de recherche sur la mondialisation/Center for Research on Globalization.
- Les représentants de la Communauté Syrienne de Montréal avec le regroupement BASMAT AMAL (Sourire d’Espoir).
- Et enfin Raymond Legault, du Collectif Échec à la guerre qui représente : Action Non à la guerre. L’Alliance canadienne pour la paix – section Québec. L’Association générale étudiante du Cégep du Vieux-Montréal (AGECVM). L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI). La Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Le Centre d’écologie urbaine de Montréal. Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO). Le Centre Justice et Foi. La Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires. Le Comité de solidarité/Trois-Rivières. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN). Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain. Le Conseil des Canadiens – Montréal. L’Entraide missionnaire. La Fédération des femmes du Québec (FFQ). La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ). Femmes en mouvement. La Ligue des droits et libertés. Le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ). Le Mouvement québécois pour une décroissance conviviale. Le Parti marxiste-léniniste du Québec. Project Ploughshares – Montréal. Quakers – Montréal. Québec Solidaire. Le Regroupement des femmes La Sentin’elle. Religions pour la paix – Montréal. Solidarité Populaire Estrie. Le Syndicat de l’enseignement du Cegep André-Laurendeau. Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal. Le Syndicat des professeurs du CEGEP de Trois-Rivières. Le Syndicat des professeurs du Collège Marie-Victorin. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS de Bordeaux-Cartierville (CSN). Le Syndicat du personnel enseignant du Collège Ahuntsic. Les Voisins du Mile-End contre la guerre.
Mère Agnès-Mariam de la Croix, à vous la parole